Si vous ne connaissez pas la magnifique région des Pouilles dans l’extrême sud de l’Italie, je vous apprendrais sûrement que l’on y trouve au moins autant de trullo que de champs d’oliviers.

Le trullo est encore aujourd’hui, pour les résistants de ce mode de vie, une habitation sommaire bâti entièrement en pierre sèche, c’est-à-dire qu’aucun liant n’est utilisé pour assurer la cohésion des moellons (pierre pour la construction, en général pierre de calcaire, taillée partiellement ou totalement, avec des dimensions et une masse maniable par un homme seul).

J’ai eu la chance de rejoindre une équipe internationale de choc pour étudier l’architecture particulière de ces constructions. Nous avons passé cette quinzaine de jours sous la maîtrise d’ouvrage d’Amanda Roelle architecte et les précieuses instructions de Thea Alvin artiste bâtisseuse, Mickael Clookey sculpteur bâtisseur et Norman Haddow maître bâtisseur acteur de l’association Dry Stone Walling.

Guidés par un maître trullaro nous avons, comme vous pouvez le voir sur les photos, rénové en partie l’extérieur du toit d’un trullo.
En effet, ces constructions ont la particularité d’avoir un toit constitué de deux parties distinctes. On trouve un premier dôme intérieur autoportant bâti par une succession de cercle de pierre en encorbellement et une seconde  « peau » qui a pour fonction de protéger l’habitation des intempéries.

Nous avons, dans un premier temps, déposé les vieilles pierres présentes appelées des  « chianchi » et les avons récupérées pour un second projet (photo ci-dessous). Pour redonner vie à notre toit nous nous sommes approvisionnés en pierre calcaire de la carrière locale. Toutes avaient la même épaisseur mais un travail de taille a été nécessaire pour donner à leur face une forme légèrement incurvée et méthodiquement chanfreinée afin de respecter la courbure du toit et de faciliter l’écoulement des eaux pluviales.

Dans le même temps un projet de construction d’un petit trullo à destination animale était mené, nous avons utilisé les pierres du site, fini sa base et entamé l’encorbellement du premier toit, le temps nous a manqué et la nature à repris ses droits l’hiver suivant…

Arrivederci…